DANS LA MOITEUR DES SUREAUX

Sur les berges convergent
les rires précieux des vierges
dans la moiteur des sureaux
on s'entraînent aux couteaux

le bord de la voie ferrée
devient un champ noir de trophées
l'odeur des pneus calcinés
rituels des nuits agitées

dans la fringale du matin
la trouille cerne le brouillard
la mine à l'oeil revanchard
dresse les plans du demain

le teint blafard des exilés
longe la mine docile des trottoirs
trouver bon un lit un bon café
jusqu'au signal tribal du grand soir

et la ville électrique
presse à fuir la détresse
Dieu mon âme c'est le trafic
en place pour la kermesse

et dans le coeur de cette ville
ou tout devient déraisonnable
on rêve aux lumières de Nashville
de nuits sans fond et parfois de fables

et dans le coeur de cette ville
ou tout devient déraisonnable
dans la moiteur des sureaux
on s'entraîne à lancer les couteaux

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